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Je dédie cet article à feu Macarena

Vous ne connaissez pas Macarena ? Alors je vous invite à la découvrir sur le blog de Montpellier Magazine. Participante au jeu Eye's world, son épicurisme l'a tuée... Pensée émue.

Vous avez lu , tout lu ? Vous riez ou vous sanglotez ? Vous êtes épris d'angoisse ou de jubilation ?

Revenons à nos moutons... Enfin ici il s'agira plutôt de canard et de porc...

Ce soir, pour la XVIème édition (c'est classe de le dire comme ça !), j'invite des amis à déguster ensemble mon traditionnel cassoulet annuel.

Et oui, je suis peut-être la seule montpelliéraine dont la spécialité est le cassoulet !

L'histoire a commencé il y a donc 16 ans. Ma grand mère m'a offert un livre de recettes de Régine Deforges : Ma cuisine.

Ce n'est pas un livre de recettes comme les autres à mes yeux. Ma grand mère (native de Montpellier comme toutes les femmes de ma famille depuis mon arrière grand mère) cuisinait beaucoup et des plats de notre région. J'ai passé du temps à la voir cuisiner (sans me rendre compte que j'observais et apprenais) et surtout à savourer. Elle m'a initiée sans le savoir à l'épicurisme, à la fougasse, aux escargots, aux moules farcies, à la macaronade, aux bons fromages et autres plats en sauce (très souvent à base de tomate)...

Elle m'a aussi souvent répété cette phrase qui, je crois, est la fondation de ma vie : "ma fille, dans la vie il faut savoir tout faire par soi même". Je crois qu'elle avait un côté punk très prononcé, bien que caché !

A la hache s'il le faut ! DIY !

Bref, elle m'offre donc ce livre... et je décide de choisir la recette la plus longue en réalisation, celle qui nécessite une vraie batterie de cuisine car elle est introduite ainsi : "il faut être au moins 8 convives pour déguster un cassoulet". Donc je décide que nous ne serons jamais moins de 12...

Il y a 16 ans, je me mets donc à mon 1er cassoulet. Nous étions 14 si mes souvenirs sont bons.

Pour un bon vrai et bien gras cassoulet, il faut deux jours de travail. Alors, pendant deux jours on ne fait pas des choses, mais on passe des heures à le regarder confire, à l'arroser, à le laisser poser, à le remettre au four... et à espérer que les convives seront heureux.

Car ce que je retiens dans la cuisine, et donc dans le fait de cuisiner, c'est que les plats que l'on aime et que l'on prend plaisir à faire, c'est pour le partage qu'ils symbolisent.

Ce que j'aime le plus dans mon cassoulet, c'est les copains autour de la table.

Alors mangeons, buvons et festoyons sans nulle autre raison que d'être des épicuriens tous ensemble l'espace d'un repas !

J'ajouterai que le plaisir d'un bon repas est doublé quand la table est mise avec élégance. Je suis très sensible à la finesse d'une belle vaisselle, à celles des verres, à la qualité de l'argenterie et, encore plus, à l'éclairage ; la flamme des bougies renforce l'intimité et recrée, curieusement pour moi - je viens de m'en rendre compte là, en écrivant ces lignes - l'atmosphère de la chaude et pauvre cuisine où Lucie préparait les repas, inconsciente de donner à une petite fille des leçons d'amour qui, encore aujourd'hui, lui mettent aux yeux des larmes de reconnaissance.
Merci Lucie, merci grand-mère...

Régine Deforges - Boutigny, août 1989

Et je me rappelle que chaque repas de famille étaient conclus par des larmes d'émotion et de joie qui faisaient beaucoup rire les hommes de la famille...

Pour ma recette du cassoulet ? Vous en avez la source, je vous laisse vous dégoter ce merveilleux livre de cuisine ! ;-)

Tag(s) : #cuisine, #cassoulet, #regine deforges, #partage, #epicure